9e édition de l’Observatoire de la Banque Privée

« Pessimisme » pour les particuliers versus « activisme » pour les chefs d’entreprise

La situation de ces derniers mois a impacté la vision qu’ont les Français les plus aisés de l’avenir économique de la France et, dans une moindre mesure, de leur avenir en tant qu’épargnant. Un point de vue qui n’est toutefois pas partagé par les chefs d’entreprise.

• Plus des 2/3 des Français les plus aisés estiment que les premiers mois de l’année 2024 en France et les actualités associées (dissolution de l’Assemblée nationale, élections législatives anticipées etc.) ont eu un impact sur leur comportement d’épargnant.
• Plus de 50% des Français les plus aisés jugent que les conjonctures économiques, financières et politiques françaises ont été globalement peu favorables à l’investissement.
• En moyenne, 52% des Français les plus aisés ont une vision pessimiste ou très pessimiste de l’économie française.
• Les chefs d’entreprise se sont montrés les plus enclins à prendre des risques, quand la majorité des Français les plus aisés se concentraient sur la préservation de leur épargne.

Un comportement patrimonial plus prudent et plus « long termiste »

• 88% des Français les plus aisés se disent plus prudents en 2024 dans leurs décisions d’investissement. C’est douze points de plus qu’en 2023.
• Les Français les plus aisés se concentrent sur la préservation de leur épargne quitte à reléguer au second plan les enjeux de performance immédiate. Pas moins de 68%, et jusqu’à 86% d’entre eux sont ainsi sensibles aux critères de transparence de l’information, de diversification des placements et en quête de revenus réguliers ; moins en revanche aux critères environnementaux et sociaux et à l’impact réel sur l’économie française des placements choisis (63% au maximum).
• Les actions (46%, + 5 points), l’immobilier direct ou locatif (43%, -6 points) et les fonds en euros (30%, +0 points) sont les trois placements jugés les plus pertinents par les Français aisés en la période. Les obligations bénéficient du progrès le plus important (+10 points). On note aussi une baisse de l’intérêt dans les cryptomonnaies (14%, -4 points).
• Nouvelles technologies, aéronautique et défense et luxe sont les trois secteurs jugés les plus porteurs par les Français aisés en la période.

Les banques privées confortées dans leur rôle d’accompagnement

• La perception des banques privées demeure bonne. Elles sont globalement considérées comme apportant des services personnalisés de haut niveau. De plus, 72% des sondés (+8 points, plus haut niveau atteint) estiment qu’elles peuvent accompagner efficacement le développement des entreprises. La fidélité des clients de banque privée s’est globalement renforcée.
• Les attentes demeurent fortes en matière de personnalisation du service et d’expertise patrimoniale et fiscale.
• Alors que 81.5% des répondants indiquent être davantage en attente d'information et de transparence sur leurs placements, le conseiller a vu son rôle se renforcer, particulièrement en matière de transmission d’information. Les services liés à l’accès à l’information (39%, + 15 points par rapport à l’édition précédente), la qualité de l’information délivrée (37%) et la proactivité (22%, +7 points) sont ainsi les critères ayant le plus gagné en importance dans le choix de changement de banque privée ou d’une deuxième banque privée. Le banquier privé demeure à 68% (+3 points) la première source d’information des clients de banque privée, loin devant les sites d’information financière.
• Les clients utilisent toujours plus les services et outils digitaux et souhaitent en avoir davantage à leur disposition.

FOCUS chefs d’entreprise : une conjoncture perçue plus positivement que la moyenne

À l’inverse des particuliers, les chefs d’entreprise ont eu une lecture plus positive du contexte d’instabilité qui a marqué la France au cours des derniers mois :

• 65% des chefs d’entreprise considèrent que la conjoncture économique, financière et politique est propice à l’investissement et synonyme d’opportunités. Elle les a rendus plus offensifs dans leurs décisions quitte à prendre des risques.
• Désireux d’investir, et tout particulièrement en France, ils sont majoritairement optimistes quant à l’avenir de l’économie.
• Les chefs d’entreprise sont les plus sensibles à la dimension environnementale, verte ou écoresponsable de leurs placements (72% contre 60% en moyenne dans les autres catégories).
• L’appétence des chefs d’entreprise pour le private equity (ou capital investissement) est remarquable cette année : 28% d’entre eux estiment qu’il s’agit d’un placement pertinent dans la conjoncture, soit 9 à 12 points de plus que les autres catégories d’épargnants ; et 38% d’entre eux détiennent du private equity dans leur portefeuille, contre 23% des clients de la banque privée. Il s’agit de la différence la plus importante au sein des placements.
• Les chefs d’entreprise perçoivent de plus en plus positivement les services proposés par leur banque privée, et notamment la capacité à délivrer un service personnalisé et à couvrir l’ensemble des dimensions patrimoniales, privées comme professionnelles.