Les crises obligent à reconsidérer ses placements. Mais il faut savoir garder la tête froide, conserver certaines positions et oser en prendre de nouvelles.

Réchauffement climatique, pandémie mondiale, invasion de l’Ukraine, effondrement boursier, bulle immobilière, inflation… Les investisseurs ont de quoi se poser des questions : de quoi l’avenir sera-t-il fait ? Et le plus ardu sera de mettre les émotions de côté. Les crises ont ceci de commun de redéfinir les règles, de changer les habitudes et… de faire avancer le savoir. Elles « offrent des opportunités parce qu’elles montrent comment les économies réagissent aux sources de stress », jauge le Financial Times.

L’investisseur confronté au stress doit, lui aussi, et avant tout, garder la tête froide. Certes, les bourses ont fortement chuté après le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, mais l’histoire tend à démontrer qu’elles peuvent se rétablir relativement vite. Les cours ont ainsi rebondi positivement neuf jours après la crise des missiles cubains, et un mois après le déclenchement de la guerre du Vietnam. Au vu de la dizaine de conflits majeurs que le monde a connu depuis la Seconde Guerre mondiale, les perturbations géopolitiques ont eu dans un bon nombre de cas des répercussions boursières relativement limitées. 

Composer avec l’incertitude

Reste que les sanctions économiques et financières décidées par l’Union européenne et les États-Unis à l’encontre de Moscou pourraient avoir un impact non négligeable sur le résultat de certaines entreprises occidentales commerçant avec la Russie. Les entreprises des secteurs du luxe et de l’automobile, notamment, sont contraintes de suspendre leurs exportations. A contrario, d’autres entreprises spécialisées dans la défense ou l’armement pourraient-elles bénéficier d’opportunités supplémentaires. La guerre russo-ukrainienne a incité de nombreux pays comme la France, l’Allemagne ou encore la Chine à revoir à la hausse leur budget militaire. Début mars, le ministère des Finances chinois annonçait une hausse de 7,1% des dépenses d’armement en 2022.  

Le conflit alimente également une flambée des matières premières. La hausse des prix de l’énergie, initiée par la crise sanitaire, s’accentue avec notamment une envolée du prix du gaz naturel. En effet, la Russie constitue 40 % des importations européennes de gaz. Le cours du Brent est également reparti à la hausse. Et le conflit exacerbe également les prix des denrées agricoles. Les prix du blé, du maïs et du soja dépassent
déjà ceux des dernières crises mondiales de 2008 et 2012, le blé ayant fait un bond de 60 % depuis le début du mois de février. Des facteurs qui contribuent à alimenter l’inflation dans la zone Euro. Le taux d’inflation annuel de la zone euro est estimé à 7,5 % en mars 2022, un niveau record. Les prix de l'énergie affichent un bond de 44,7 % par rapport à mars 2021, contre +32 % en février. Ceux de l'alimentation, de l'alcool et du tabac ont augmenté de 5 % en un an selon Eurostat. Des chiffres bien supérieurs à l'objectif de 2 % d'inflation que s'est fixé la Banque centrale européenne, et qui pourrait l’amener à envisager une hausse des taux plus rapidement que prévu.

Diversifier et rester patient

Le vieil adage « acheter au son de canon et vendre au son du violon » reste de mise. Un marché baissier ou une crise peuvent être aussi l’opportunité d’investir lorsque le marché est bas. L’évolution des cours des métaux peut être éclairante à cet égard. Au cours des quatre dernières crises (1990, 1997, 2000, 2007) l’aluminium, le cuivre, le zinc et le nickel, ont, en moyenne, chuté de 25 % à 45 %, puis rebondi l’année
suivante : + 87 % pour le nickel, +29 % pour le cuivre et +22 % pour le zinc.

Au-delà des matières premières, s’informer régulièrement sur les évolutions boursières et les comparer à la valorisation fondamentale de tel ou tel actif permet de se forger une conviction.

C’est en temps de crise que se vérifient les règles d’or de la diversification et du temps long. Cette période d’incertitude et de nervosité des marchés pourrait durer plusieurs mois. Pour naviguer dans cet environnement financier mouvant, il est essentiel de prendre le temps de laisser passer l’orage et de ne pas se laisser déborder par ses émotions… Quant à la diversification, elle ne saurait simplement s’envisager de manière sectorielle : il importe également de répartir son exposition géographique. L’enjeu est de se protéger des interdépendances sectorielles, économiques et politiques. Acheter bas est donc la meilleure des solutions, mais encore faut-il avoir un peu de chance en la matière. Une autre manière de naviguer dans cet océan d’incertitudes est d’acheter par le biais du placement programmé. Cette solution permet de placer son épargne à intervalles réguliers (par exemple tous les mois ou trimestres) et ainsi de lisser le prix d’achat de ses investissements, évitant ainsi le risque d’une décision prise à un mauvais moment.

 

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