Les crypto-actifs, souvent appelés "cryptomonnaies", sont des actifs numériques décentralisés, ce qui signifie qu'ils ne sont pas contrôlés par une banque centrale, ni par aucun autre organisme centralisé. Les plus connus sont le Bitcoin, l'Ethereum et le Tether. Ces cryptomonnaies représentent une nouvelle classe d’actif et un fort potentiel de croissance, mais ne sont pas sans risques. Présentation de ces actifs numériques.

« Le Bitcoin reprend de la valeur » ; « Bitcoin replonge dans le rouge » ; « Vers un puissant retournement
baissier des cryptos ?
 » ; « Le géant de la gestion d'actifs Franklin Templeton parie gros sur Ethereum » ; « Forte baisse de la capitalisation boursière du stablecoin USDC » … Ces différents titres sont issus d’une simple recherche sur Google Actualité et datent tous du même jour (le 24 avril). De quoi confirmer que le monde des cryptomonnaies est tout aussi instable et volatil que riche en opportunités d’investissement. Il faut avant tout comprendre que ces crypto-actifs ne se limitent pas à l’historique Bitcoin mais se subdivisent en plusieurs catégories : les coins, les stablecoins, les MNBC et les tokens.

Coin et blockchain

La première catégorie, les « coins », sont les actifs les plus connus car les plus anciens, créés en 2008 avec le Bitcoin avec pour vocation de réaliser des transactions de valeurs de manière décentralisée et désintermédiée. Ceci a été rendu possible grâce à la création conjointe de la technologie blockchain, et les « coins » dont nous parlons ont leur propre blockchain, comme Bitcoin, Litecoin et Ethereum. [regardez la websérie « Rencontres du 3ème Web », dédiée aux concepts de blockchain, cryptomonnaie, wallet, NFT, etc.]

Un stablecoin est un type de coin particulier, conçu pour maintenir une valeur stable par rapport à une monnaie fiat - comme le dollar ou l'euro, d'autres actifs – or, argent, pétrole, ou encore d’autres cryptomonnaies. Contrairement aux cryptomonnaies classiques, les stablecoins ne sont pas, en théorie, sujettes à une grande volatilité et représentent 75 % des transactions, selon la Banque de France, dans un rapport de juin 2022.  En pratique, les risques existent bien. En témoigne notamment la chute du stablecoin Terra en mai 2022 qui a entraîné l’écroulement de tout son écosystème, pour des pertes de plus de 70 milliards de dollars.

Une MNBC – « Monnaie Numérique de Banque Centrale » est un coin émis par un état, généralement adossé à une devise fiat, bénéficiant des mêmes avantages numériques qu’un coin classique, mais conservant une autorité centrale pour sa gouvernance et son fonctionnement.

Un token est un actif numérique, créé sur une blockchain préexistante, présentant des caractéristiques plus riches qu’une simple valeur monétaire. Ils sont émis et échangés par le biais de « Smart Contracts » , un code informatique déployé sur la blockchain qui garantit leur unicité et le fait qu’ils ne peuvent être dupliqués. Outre sa valorisation intrinsèque, le token peut aussi représenter un droit sur un bien ou un service (par exemple : un droit de propriété).

Une règle : l’offre et la demande

La grande volatilité des coins – qui ne se fondent sur aucun sous-jacent– tient à leur nature : leurs valeurs proviennent donc du seul jeu de l’offre et de la demande. Pour l’offre, il s’agit de leur protocole d’émission, autrement dit la règle définie par le créateur de la monnaie. Pour le Bitcoin (BTC), par exemple, son protocole en prévoit un nombre déterminé à terme : un montant maximal de 21 millions est prévu en 2140, sachant que 19 millions ont été émis entre sa création en 2009 et 2022. L’Ether (ETH), de son côté, est infini : de nouveaux coins sont produits au fur et à mesure de son fonctionnement. D’autres protocoles enfin détruisent une partie de leurs cryptos afin de limiter l’offre, comme le Binance Coin.

Pour la demande, elle est liée à la confiance des investisseurs ainsi qu’aux mouvements spéculatifs. Ce qui renforce les fluctuations des cours : la Banque de France comparait ainsi, en 2018, l’évolution du prix du Bitcoin à celui du bulbe de tulipe au XVIIe (au cœur de la première bulle spéculative de l’histoire). De fait, l’évolution de sa valeur est vertigineuse : d’une valeur de 0,005 en 2010 elle atteint 1 $ un an après, puis 10 $ début 2013, 1000 $ fin 2013, jusqu’au sommet de 2021, à 69 000 $, et (finalement) 20 000 $ début 2023…

Concentration, défaillance et escroquerie

La réactivité du marché des coins provient également de sa forte concentration, souvent méconnue, qui tient à deux facteurs : d’une part, quelque « 10 000 portefeuilles, soit 0,01 % des détenteurs, contrôlent plus de 25 % des bitcoins en circulation », rappelle la Banque de France. Et, d’autre part, « le marché est structuré autour de quelques plateformes (Binance, Coinbase, Kraken, etc.), dont la défaillance risquerait de déstabiliser l'ensemble du secteur ». L’exemple de la faillite de la plateforme d’échange FTX, en novembre 2022, en témoigne. « Adulée par Wall Street, (elle) s'est révélée être une gestion en pyramide de Ponzi. Suite à cela, le marché des cryptomonnaies est passé de 3 milliards de valorisation à 800 millions aujourd'hui », relatait La Tribune, en janvier 2023.

Le tournant de la régulation rassure les acteurs

Ce potentiel d’escroquerie est également un aspect d’instabilité. « L'écosystème des cryptoactifs est particulièrement mouvant et peu encadré – les multiples fraudes et manipulations de marché auraient représenté 14 Md$ en 2021 », note la Banque de France. Sa régulation est donc rendue « nécessaire au regard des risques en termes de blanchiment, de stabilité financière et de protection du consommateur », continue la Banque de France.

Jusqu’en 2019, avec l’arrivée de la loi Pacte, la réglementation des cryptoactifs s'était en effet principalement concentrée sur les enjeux de blanchiment et de financement du terrorisme. La loi crée une nouvelle catégorie juridique pour les prestataires sur actifs numériques (PSAN), enregistrés auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF), pour encadrer la distribution d'actifs numériques et protéger les investisseurs, puis le projet de règlement européen Market in crypto assets (Mica), adopté par le Parlement européen le 20 avril, ambitionne également de réguler les prestataires de services sur cryptoactifs, en imposant une obligation d'implantation et d'autorisation dans l'UE, ainsi qu'un encadrement par les superviseurs européens. Et plus récemment encore, le règlement européen, dit « Régime Pilote », prévoyant un régime transitoire destiné aux infrastructures de marché s’appuyant sur la technologie des registres distribués.*

Ces encadrements et régulations progressives amplifient l’intérêt des investisseurs traditionnels ainsi que des acteurs financiers qui développent de multiples solutions pour permettre à leurs clients de se positionner sur ces nouveaux actifs. A la clé, de nouveaux leviers de diversification et de performance mais aussi un véritable défi de maîtrise des multiples arcanes des cryptoactifs.

Source : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:52020PC0594&from=FR

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