Les marchés de capitaux offrent l’opportunité à l’entrepreneur de donner un nouvel élan au développement de son activité. Mais ce cap prometteur nécessite une préparation à la hauteur. Découvrez les cinq conseils de Swiss Life Banque Privée.

Se lancer dans un projet d’introduction en bourse, c’est faire le choix de l’audace. Adrien Haller a franchi le pas, en juillet dernier, en cotant avec succès sur Euronext Growth sa société, Charwood Energy, spécialiste des solutions de décarbonation de la production d’énergie à partir de biomasse. Ce sont les équipes de Jean-Michel Cabriot, directeur du département Marchés de capitaux de Swiss Life Banque Privée, qui l’ont accompagné dans cette opération en qualité de coordinateur global-chef de file et listing sponsor. Une expérience riche d’enseignements qu’ils souhaitent partager avec d’autres entrepreneurs. Voici leurs cinq conseils pour que cette aventure soit une réussite. 


1° S’entourer d’une équipe professionnelle de confiance

Exigeant, le processus de cotation aura pris environ six mois dans le cas de Charwood. « Cela implique pour un entrepreneur un investissement en temps significatif, mais qui doit rester compatible avec la gestion de l’activité de la société au quotidien », assure Jean-Michel Cabriot. À condition toutefois d’être bien accompagné : « Notre offre de services complète sur l’ensemble des chantiers d’une introduction en bourse apporte au dirigeant ce confort nécessaire lui permettant de s’impliquer totalement dans le projet IPO tout en conservant une réelle agilité dans la gestion de sa société », poursuit-il. « À titre illustratif, nous nous efforçons de bien comprendre les activités (souvent complexes et à haute valeur ajoutée) de l’entreprise, en réalisant les diligences nécessaires et en prenant soin de rédiger le prospectus d’introduction, sans le sous-traiter à un tiers comme cela se pratique désormais couramment. » Pour l’entrepreneur, se reposer sur un tel listing sponsor nécessite de lui faire une entière confiance. « Il est important de choisir une équipe avec laquelle on a un bon feeling et dont on sent qu’elle a de l’affect pour la société », témoigne Adrien Haller. Un bon relationnel est également capital, au regard du temps passé ensemble pour préparer la cotation.


2° Se préparer à un exercice de rigueur

Un projet d’introduction en bourse doit respecter un plan réglementaire rigoureux et implique donc une préparation minutieuse. « Par exemple, il faut réunir une masse d’informations importante, les analyser puis sélectionner celles qui serviront à la rédaction du prospectus soumis à l’approbation de l’AMF en respectant scrupuleusement les schémas réglementaires », rappelle Jean-Michel Cabriot. Une fois approuvé par l’AMF, ce prospectus, qui décrit précisément les aspects activité, juridique, comptable, financier ou encore les facteurs de risque de la société, permettra de solliciter les investisseurs lors des « road shows ». Ce processus d’ouverture transforme l’entreprise de l’intérieur. « Nous avons adapté nos pratiques, en matière de reporting notamment, ou encore notre communication financière, confirme Adrien Haller. C’est une école de rigueur très utile à la gestion de la société, qui doit se professionnaliser. » Charwood a ainsi embauché un directeur financier : une première pour cette PME d’une trentaine de collaborateurs.


3° Profiter des multiples opportunités de la bourse

Pour l’entreprise, la motivation première d’une introduction en Bourse est de trouver des fonds propres pour financer son développement. Surtout lorsque ce dernier est très rapide comme dans le cas de Charwood, dont le chiffre d’affaires a plus que doublé entre 2020 et 2021. « Lever du capital, pour une entreprise en forte croissance, lui permet aussi de renforcer sa capacité future à se financer en dette », ajoute Jean-Michel Cabriot. Autre vertu de la cotation : la notoriété. « Je n’avais pas anticipé à quel point le fait d’être coté génère des contacts très utiles au développement de la société : cela ouvre des portes », se félicite Adrien Haller. Clients, fournisseurs, partenaires, notamment à l’international, sont souvent rassurés par la cotation de l’entreprise sur une place financière reconnue comme celle de Paris. « Cela peut également attirer de futurs candidats, en particulier dans un secteur de pointe comme celui des énergies renouvelables où recruter des talents est difficile », signale Jean-Michel Cabriot. Sans compter que la cotation ouvre aussi la possibilité de distribuer des stock-options.


4° Savoir apprécier le contexte de marché

Choisir la date de lancement de l’opération est un exercice délicat, en particulier lorsque les marchés financiers sont très chahutés, comme cela était le cas pour Charwood au début de l’été. « Au-delà de l’engagement ferme et significatif d’un acteur majeur du secteur, le fonds d’infrastructure Eiffel Gaz Vert, nous avions de réelles marques d’intérêt de la part des investisseurs, mais qui hésitaient à se positionner du fait du contexte de marché particulièrement dégradé », relate Jean-Michel Cabriot. Différents scénarii possibles ont été présentés au chef d’entreprise, y compris décaler l’opération à la rentrée avec le risque d’un contexte boursier dégradé entre temps. « J’ai pris deux pas de recul : cela fait 16 ans que je gère ma société, les tressautements des marchés au quotidien ne devaient pas m’inquiéter », explique Adrien Haller. Malgré un contexte particulièrement adverse, l’introduction s’est finalement réalisée avec succès dans la fourchette de prix proposée. « Je préfère commencer avec un cours raisonnable et constater sa montée dans quelques années, grâce au développement de la société permis par les fonds levés à l’IPO ! », précise l’entrepreneur.


5° Tirer profit de la réflexion pour préparer l’avenir

À l’instar des nombreuses opérations conduites avec succès par Swiss Life Banque Privée depuis le lancement de l’activité en 2014, l’IPO de Charwood a été riche d’enseignements pour le chef d’entreprise. « Une cotation implique un travail d’introspection intense et très utile », affirme Adrien Haller. « Souvent, accaparés par la gestion au quotidien de leur société, les chefs d’entreprise ne prennent pas assez de hauteur sur le travail important qu’ils ont accompli pour développer leur société, complète Jean-Michel Cabriot. La préparation de la cotation leur permet de prendre la mesure du chemin parcouru et de construire ainsi une réelle réflexion stratégique intégrant le changement d’échelle de leur société. » Pour mieux décider où ils veulent aller ensuite.

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Jean-Michel Cabriot

Directeur des Marchés de Capitaux

Laurent Tiliacos

Responsable de Projets Marchés de Capitaux

Nicolas Fourno

Responsable de Projets Marchés de Capitaux

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